Diabète et déni

Podcast Vivre le diabète | Episode 13 | Diabète et déni.

Le podcast vivre le diabète - 24 heures avec une personne diabétique insulinodépendante.

Bienvenue sur le podcast “Vivre le diabète – à la recherche de l’équilibre”. Je suis Nathalie, diabétique de type 1 depuis février 2010. Je suis également patient expert et RU représentante des usagers. En 2012 j’ai cofondé une association régionale de patients pour les patients qui deviendra très vite l’Association Française des Diabétiques de la région Corse AFD 20. Après 10 ans de service dévoué, j’ai décidé de partir vers de nouvelles aventures. En créant ce podcast je veux continuer à accompagner les patients diabétiques et à partager mon expérience.
En outre, en utilisant mon expertise je veux t’aider à comprendre que plus tu apprends sur le diabète mieux tu arrives à le gérer efficacement et améliorer ta qualité de vie avec cette maladie chronique. Je m’adresse à toi qui vient de déclarer un diabète, à toi qui es diabétique de type 1 ou de type 2 ou toi qui es en prédiabète, mais aussi à toi qui soutient et aide que tu sois parent ou conjoint, etc. Je m’adresse également à toute personne désireuse de savoir ce qu’est le diabète vu par une patiente diabétique.

Podcast Vivre le diabète

Diabète et déni, un sujet pas simple à aborder, il concerne de nombreux diabétiques, qu’ils soient diabétiques de type 1 ou diabétiques de type 2.
Il peut avoir de larges conséquences sur la santé des patients.

Qu’est ce que le déni ?

Le déni est un mécanisme de défense psychologique qui implique le refus ou la non-reconnaissance consciente d’une réalité, d’une situation ou d’un aspect de soi-même et dans le cas présent de sa maladie.

C’est une réaction mentale qui permet à une personne de minimiser ou d’éviter temporairement la douleur émotionnelle associée à une information perturbante, menaçante ou inconfortable.

Dans le contexte du diagnostic du diabète, le déni peut se manifester par le refus d’accepter la réalité de la condition médicale. Les personnes en état de déni peuvent adopter des attitudes telles que la minimisation des symptômes, la réticence à suivre les recommandations médicales, ou la croyance que le problème disparaîtra de lui-même.

Il est important de noter que le déni n’est pas nécessairement une réaction négative. Mais je le répète un mécanisme de défense psychologique qui peut aider à faire face à des informations difficiles à accepter. 

Cependant, s’il persiste trop longtemps et empêche la personne de prendre des mesures nécessaires pour faire face à la réalité. Le déni peut devenir un obstacle à l’adaptation et à la gestion de la situation et produire de graves complications.

L’annonce de la maladie chronique

L’annonce du diabète peut souvent provoquer une réaction de sidération, car cela va être un véritable bouleversement de vie.

Il y a un avant et un après (comme pour tous les chocs) !

Au moment du diagnostic le patient subit un traumatisme psychique et un mécanisme se met souvent en place. Une forme d’incrédulité, de doute que l’on nomme déni.

Le patient a du mal à intégrer l’information, il est alors partagé. Une part de lui-même sait et l’autre part rejette de voir la réalité en face.

Comment le déni s’installe ?

Après le choc initial, vient l’incertitude face à l’avenir. Le diabète est associé à des changements significatifs dans la vie quotidienne, des ajustements du mode de vie et parfois des incertitudes quant à l’avenir. Cette incertitude peut contribuer au déni. Car la personne peut ne pas être prête à faire face aux implications de la maladie.

Ensuite vient la peur de la stigmatisation. Car le diabète est malheureusement souvent stigmatisé avec de nombreux préjugés et surtout de méconnaissances. C’est véritablement la peur d’être juger, le patient a du mal à accepter et ne partage sûrement pas son diagnostic. Que ce soit au travail, avec ses amis, parfois avec sa famille, etc.

Le diagnostic du diabète peut donner l’impression de perdre le contrôle de sa vie. 

C’est à ce moment-là que le déni peut également servir de mécanisme de défense psychologique. En refusant la réalité, la personne peut temporairement échapper à la douleur émotionnelle associée à la maladie et éviter de faire face aux émotions difficiles.

Le déni est une sorte d’armure pour affronter la maladie.

Il est souvent accompagné de phrases comme :

  • “Ce n’est pas vrai, 
  • c’est impossible,
  • le médecin a dû se tromper,
  • j’ai un petit diabète, »
  • etc.

Toutefois il est important de noter que le déni est souvent une réaction temporaire et fait partie intégrante du processus d’adaptation à la maladie. 

Les professionnels de santé, les soutiens sociaux et l’entourage jouent un rôle important dans l’accompagnement des patients. En fournissant un soutien émotionnel, des informations et des ressources pour faciliter le processus d’acceptation et d’adaptation.

Le déni est une étape dans l’acceptation de la maladie.

Les 5 étapes de l’acceptation

  1. Choc initial : « Sur le coup, ça m’a fait un choc ! »
  2. Déni : « Ce n’est pas vrai ! »
  3. Révolte : « Pourquoi moi ? »
  4. Négociation : « D’accord, je n’ai pas le choix, mais… »
  5. Réflexion : « Je ne serai plus jamais comme avant ! »
  6. Acceptation : la maladie est acceptée (ou « supportée »)

Apprendre à apprivoiser son diabète représente une étape essentielle pour surmonter le déni
et amorcer un chemin vers une meilleure compréhension et une prise en charge de sa santé

Comment faire face au déni du diabète ?

  • Faire face au déni du diabète peut être un défi, cependant il existe des stratégies qui peuvent aider à aborder cette situation. 
  • Fournir des informations détaillées sur le diabète, ses causes, ses symptômes et les conséquences potentielles du déni. 
  • Une compréhension approfondie de la maladie peut aider à briser les barrières du déni.
  • Adopter une approche empathique lors des discussions sur le diabète. Exprimer notre préoccupation, écouter activement les préoccupations de la personne dans le déni et éviter tout jugement.
  • Encourager la personne à consulter un professionnel de santé pour discuter de son état de santé, obtenir des informations médicales précises et élaborer un plan de gestion.
  • Partager l’expérience de personnes qui réussissent à bien vivre avec le diabète. Les témoignages positifs peuvent inspirer et motiver.
  • Se tourner vers des associations de patients et vers la communauté sur les réseaux sociaux peut aider considérablement.
  • Le soutien de la famille et des amis est essentiel. Impliquer l’entourage dans le processus, en expliquant la nécessité d’un soutien et en encourageant leur compréhension de la maladie. Plutôt que de demander un changement radical, il est nécessaire d’encourager des objectifs réalisables. Des ajustements progressifs dans le mode de vie peuvent être plus faciles à accepter.

Mais encore !

  • Assister à des séances d’éducation sur le diabète en groupe ou individuelles. Ces programmes peuvent fournir des informations pratiques sur la gestion quotidienne et créer un sentiment de communauté.
  • Impliquer une équipe de professionnels de santé, les médecins, les infirmiers, les diététiciennes, les psychologues, les coachs sportifs, etc. Une approche pluridisciplinaire peut aborder les différents aspects de la maladie.
  • Aider la personne à reconnaître sa responsabilité personnelle dans la gestion de sa santé. Mettre en avant le fait que des choix de vie sains peuvent avoir un impact positif sur la maladie et éloigner de graves complications.
  • Le processus d’acceptation peut prendre du temps. Respecter le rythme de la personne dans le déni et être patient tout en offrant un soutien continu.

Si le déni est associé à des problèmes émotionnels plus profonds, il peut être envisagé la possibilité de consulter pour un soutien psychologique.

Faire face au déni du diabète demande de la patience, de la compréhension et du soutien. L’objectif est d’encourager la personne à accepter la réalité de sa situation tout en lui fournissant les outils et le soutien nécessaires pour gérer efficacement la maladie.

Il est important de noter que chaque personne est unique et qu’il n’y a pas qu’une seule solution pour aider un patient dans le déni. 

En conclusion

Faire face au déni du diabète nécessite une approche compréhensive, empathique et collaborative. 

Les patients dans le déni peuvent bénéficier d’une éducation approfondie sur le diabète, du soutien de professionnels de santé, de l’entourage et de l’expérience partagée avec d’autres personnes vivant avec la maladie. 

Les déclics peuvent survenir à travers une variété de facteurs, tels que des symptômes plus graves, des complications, des rencontres significatives, ou une prise de conscience personnelle. 

Il est crucial de reconnaître que le processus d’acceptation peut prendre du temps et le soutien continu, l’éducation et la communication ouverte sont essentiels pour aider les patients à surmonter le déni et à prendre en charge leur santé de manière proactive. 

En travaillant ensemble, les professionnels de santé, les proches et les personnes atteintes de diabète peuvent créer un environnement favorable à l’acceptation et à une gestion efficace de cette maladie chronique.

« Le déni peut être un mécanisme de défense face à l’annonce du diabète, mais il est important de reconnaître que la prise de conscience personnelle, le soutien continu et l’éducation approfondie peuvent être des catalyseurs puissants pour surmonter cette réaction initiale. »

J’espère que cet épisode t’a plu.

Si tu souhaites parler de ton expérience, je t’invite à m’écrire par email, je serai ravie de partager ton récit dans l’un de mes futurs épisodes, si tu m’y autorises. 


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